Par Lé Henry Serebriyakov
« Je suis nombeuxses », une création 2023 qui évoque des fragments de vie d’un personnage nommé Lé.
Au fur et à mesure de sa vie, Lé s’est défait.e de l’identité qu’on lui a
attribué : Une femme cisgenre. C’est à dire une personne dont l’identité
de genre est en concordance avec son sexe déclaré à l’état civil.
Aujourd’hui, iel se définit en tant que personne non binaire.
Dès son enfance, iel ne correspond pas à la représentation de la
norme de la féminité, les cheveux courts, intranquille, une voix grave,
iel porte des boxers et aime boxer. Beaucoup de celles qui croisent son
chemin, la prenne alors pour un garçon.
La contrainte politique, qui nous force à désirer la norme et à la reproduire
est le pilier de notre éducation sociale.
Ainsi, Lé souhaite soulever l’éducation erronée transmise à toustes comme
l’une des conséquences de la culture du viol.
Ce spectacle est une hymne au corps vivant. Au corps imparfait,
déséquilibré, fragile et vulnérable.
A travers le trapèze, la danse et le son des voix, Lé déroule un fil
sociologique, qui se tisse, qui se coupe, et qui se noue à travers le récit de
différentes vies.
Notre rapport à l’identité est un fil cousue entre le personnel et le commun.
L’identité est quelque «chose» qui, sans exister, fait irruption dans le
domaine du tangible, elle est mesurable, quantifiable. Elle n’existe pas et
pourtant, tout le système administratif et architectural d’une société se
comporte comme si elle existait. De telle manière que même si elle n’existe
pas, elle devient visible. Elle paraît plus réelle que la réalité. Sans exister,
l’identité devient l’argument décisif des récits qui définissent une époque.
Elle désigne le paramètre central par lequel la reconnaissance politique et la
souveraineté sont attribuées.
L’identité devient la doctrine à laquelle on se réfère pour faire exister un
individu en tant que citoyen et lui attribuer un pouvoir immuable.
Lé cherche à créer de nouvelles représentations et de nouveaux imaginaires
autour de l’identité du corps avec la pratique de la danse et de l’aérien.
Iel créer une relation entre le corps en mouvement et le corps
dramaturgique à travers des variations de jeu et de rythme.
Le passage entre le sol et l’air est un véritable flots d’émotions :
il y a des trajectoires hybrides entre perte de repères et points d’ancrage
tout comme les réflexions et les questionnements autour des normes de
l’identité de genre.
Accompagnement artistique : Sandrine Juglair
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