“Jean, solo pour un monument aux morts » présenté par Patrice de Bénédetti

“Jean, solo pour un monument aux morts" présenté par Patrice de Bénédetti

Prochaines dates :

le vendredi 17 juin à 19h30 à Toulouse – place Saint Aubin

le samedi 18 juin à 11h – à Toulouse – place Saint Aubin

le dimanche 19 juin à 12h à Tournefeuille – square Audigé

Un homme, le corps cassé sur une béquille, lève les yeux sur les noms inscrits sur la stèle d’un monument aux morts. On entend la voix de Jean Jaurès qui met en garde contre la guerre. L’homme s’appelle Léon et il vient raconter l’histoire de son pote Jean.

Jean était un ouvrier éduqué et lucide, militant syndical. Léon, lui, est naïf et illettré. Ils travaillaient à la mine où ils se sont rencontrés et ont milité. Et puis la guerre est arrivée, détruisant tout sur son passage. 400.000 morts dès le premier mois, dont Jean!

C’est l’histoire d’une désillusion et du gaspillage du progrès social que nous raconte Patrice de Bénédetti dans ce solo dansé et parlé. Léon ne rend pas hommage à des martyrs d’une guerre de panache! Il vient évoquer la classe ouvrière laminée, devenue chair à canon et le fatalisme après l’assassinat de Jaurès, à la veille de la guerre.

Léon dresse un petit autel à l’aide d’un casque de combat, d’une pomme, d’un seau de gravier et deux bouteilles de vin en guise de fleurs. Et il danse. Sa danse est inspirée du butô, cette chorégraphie japonaise issue de la guerre qui imite les corps morts pour mieux dialoguer avec les disparus. L’essence du butô imprègne le personnage, avec ses saccades, ses lenteurs et ses états de corps contrastés, grotesques ou cassés.

Avec Yui Mitsuhashi pour la dramaturgie et le regard extérieur, Patrice de Bénédetti travaille ce solo depuis trois ans. Il en fait un hommage à son grand-père résistant et surtout à son père, soldat de carrière et militant syndical. Le monument aux morts devient un lieu de témoignage, une tribune de pierre où se déroule un acte artistique.

L’Usine, scène conventionnée pour les arts dans l’espace public et la ville de Roques-sur-Garonne apportent leur soutien.

 ©FrantzMc

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